FEMME FATALE + WELL IN HAND

Holly de Moissac

Le travail artistique de Holly de Moissac se décrit au mieux par l’emploi du détour allégorique : la courbure d’un dos émerge du sol comme le fait un rocher aux abords d’un lac. La figure reste immobile, accroupie. Sa peau est parsemée de coulisses d’eau, mais aussi de lichen artificiel, de plantes marécageuses, et de la souillure organique propre au milieux stagnants. Au-dessus d’elle, un amas de sacs médicaux pour liquides intraveineux, tous gonflés à l’air, flotte mollement. Ils sont attachés à la peau du dos. C’est ce point de tension que le travail de l’artiste cherche à mettre en exergue, là où les formes polarisées de nos savoirs sur l’environnement et sur le corps se fondent les unes dans les autres dans une scène dont le pouvoir de fasciner tient à l’indifférenciation entre le vivant et le non-vivant, le naturel et le synthétique, le floral et le faunique, la science et la magie, et ultimement à l’effondrement des catégories du matériel et du corporel.